Qui pouvait prédire que le jeune dessinateur de chez Walt Disney, s'acharnant à animer les séquences les plus " mignonnes " de Rox et Rouky, allait devenir l'une des révélations majeures du cinéma contemporain? Inventeur d'Edward aux mains d'argent, de Beetlejuice, de l'Etrange Noël de MisterJack, réalisateur d'Ed Wood, Mars Attacks, Sleepy Hollow Big Fish, ou encore Charlie et la chocolaterie et Les Noces funèbres, Tim Burton a su faire coïncider son univers personnel avec quelques-unes des figures majeures du cinéma américain récent, créateur de la série des Batman. L'excentricité du talent n'est pas incompatible avec les responsabilités quasi industrielles des budgets hollywoodiens d'aujourd'hui. C'est ce paradoxe qui fonde le cinéma de Tim Burton. Car voici un cinéaste chez qui les émotions sont le moteur de la création : un projet, même passé par des dizaines de scénaristes de studio, ne peut l'intéresser que s'il offre des liens émotionnels forts avec sa propre personnalité, avec son univers, sa vie ou sa psyché intime. Les succès de Tim Burton n'ont pas compromis la personnalité du cinéaste, confirmant au contraire sa stratégie de contrebandier : il demeure l'un des rares cinéastes hollywoodiens à pouvoir concilier tous les publics, des adolescents à la critique, des movies fans aux artistes les plus conceptuels. Burton a mis sa puissance visionnaire au service d'un univers excentrique, poétique : il filme l'envers, morbide, fantastique et néanmoins magique de la normalité américaine, forge son univers à partir de ses visions graphiques, ses décors gothiques, ses masques de terreur, ses grimages sensuels. Il déborde l'espace traditionnel de la mise en scène. Tim Burton est une sorte de voyant au pays du film industriel, un artiste qui regarde autant vers la poésie que vers le cinéma. S'ajoutent aux photos de film et de tournage, de nombreux dessins inédits de Tim Burton qui donnent au lecteur les clefs de son univers féerique et coloré.